Tout d’abord le Blanc est une couleur. La couleur d’un point de vue physique correspond à la lumière visible par l’œil humain et le blanc correspond à la somme de toutes ses lumières perceptibles par l’homme.
Et comme l’indique Jean-Gabriel Causse dans son livre L’étonnant pouvoir des couleurs : « le Blanc est la couleur du vide et de la mort pour près d’un humain sur deux sur notre planète ».
C’est ce vide qui nous intéresse dans le design éditorial. En graphisme il correspond à l’absence de formes. Car le blanc en design graphique…n’est pas forcément blanc. C’est un espace parfois en couleur (aplat coloré, arrière-plan…) inoccupé comme par exemple dans le cas de la plaquette de Cap Inclusion où les formes pleines jouent avec le fond coloré vide et texturé, les espaces vides permettent à nos yeux de comprendre les formes pleines et de mieux les apercevoir, de se focaliser sur la citation. Le blanc met en exergue le contenu, les éléments pleins et visuels.
On peut le retrouver entre les lettres et entre les paragraphes d’un texte par exemple. C’est aussi l’espace qui sépare différents éléments sur une page, qui fait partie de ce que l’on appelle la grille de mise en page avec les espaces vides entre les colonnes de textes (que l’on appelle gouttière), mais aussi dans les marges d’une page…Le vide se retrouve donc à différents endroits d’une page.
Le contenu pour donner envie d’être lu d’une part, et être compris d'autre part, a besoin de ce vide car tout comme la musique, nous avons besoin de silence et de respiration pour mieux l’apprécier.
Les colonnes et les espacements entre les paragraphes permettent de diriger le regard et comprendre en moins de 10 secondes comment lire et quoi lire en premier. Le blanc met en évidence le contenu et l'illustration.
Souvent appréhendé comme ennuyant et vacant il est souvent demandé de remplir ce vide. Rarement utilisé comme élément à part entière dans les publications institutionnelles, on a tendance à sous-estimer son pouvoir. Pourtant, les marques de luxe l’ont bien compris le blanc, l’espace vide met en lumière le contenu, un logo, des formes « remplies ». Tandis qu’une page encombrée va perdre le lecteur.
Avec le blanc, pas d’élément qui parasite la mise en page, pas de superflu, pas d’images gratuites sans intérêt, c’est lui qui va permettre de mettre l’accent sur un contenu et diriger le regard du lecteur. Au contraire le blanc fluidifie l’ensemble et va à l’essentiel. Il permet à vos yeux, et surtout votre cerveau, de comprendre le contenu de votre message, de l’appréhender, de le comprendre et d’y adhérer.
Les marques premium ou de luxe ont bien compris l'importance du blanc pour mettre en lumière leur ADN, l'élégance et la sophistication de leurs contenus comme par exemple avec la plaquette Inapa Packaging Premium où le signe graphique de la physalis joue avec le format et le vide.
Gaëlle Huber, designer graphique indépendante spécialisée dans l’édition, la datavisualisation & la création d’identité visuelle.
Basée entre Poitiers et Châtellerault (86)
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